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Languedoc-Roussillon Structurer la diversité

Traditionnellement ancrés dans les cultures spécialisées et le blé dur, les coops et les négoces de la région diversifient leurs activités. Et si des rapprochements s'opèrent, chacun tient à garder son identité propre.

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En 2004, Georges Frêche, alors président de la région, voulut rebaptiser celle-ci en « Septimanie », du nom d'un antique royaume wisigothique dont les frontières étaient calquées sur celles de la région, pour abolir la césure entre Languedoc et Roussillon. Décision qui provoqua un tollé et l'abandon du projet. Le Languedoc-Roussillon revendique sa diversité. Patchwork de cultures (agricoles ou non) et de paysages, la région se décline sur différents tons. A l'ouest se fait sentir l'influence de Toulouse, au sud celle de la Catalogne, tandis qu'à Uzès flotte un parfum de Provence. Les conditions climatiques, quant à elles, sont montagnardes sur les plateaux pyrénéens, sous influence océanique en Lauragais, continentales dans le Massif Central et, enfin, méditerranéennes en plaine, plus ou moins tempérées par la proximité du littoral.

Le plus grand vignoble du monde

Grand producteur de fruits et de légumes, le Languedoc-Roussillon est surtout le plus grand vignoble de France, et même du monde, avec 233 104 ha. Une superficie qui reste importante, malgré la déprise : la région a perdu un cinquième de son vignoble lors de la dernière décennie. En valeur, on retrouve en tête la viticulture (1 Mds€ de CA en 2010), suivie par le maraîchage (450 M€) et l'arboriculture (350 M€). Les céréales viennent ensuite (120 M€), avec un blé dur doré au soleil et du riz les pieds dans l'eau. Port-la-Nouvelle et Sète offrent une ouverture de choix sur les marchés méditerranéens. Mais sur les plaines céréalières et les ceps de vigne plane la menace du réchauffement climatique, avec des hausses de températures printanières et estivales moyennes de 1,2 °C à 1,4 °C sur les trente dernières années, comme le souligne une étude menée par l'Ademe et Météo France sur la région. Outre des difficultés techniques, les producteurs sont confrontés à des difficultés économiques aggravées par les distorsions de concurrence sur la main-d'oeuvre et les taxes françaises sur les produits phytos. Dans ce contexte, la tentation d'aller acheter ses produits de l'autre côté de la frontière est forte. Sans compter qu'avec la nouvelle Pac, les niveaux des DPU pourraient être revus à la baisse, aggravant la situation dans une région où les primes permettent de compenser des rendements plus faibles.

Chacun sa route, chacun son chemin

Face à cela, les coopératives et les négoces de la région s'organisent pour trouver des solutions, allant parfois jusqu'à participer au rachat d'un vignoble. La région voit ainsi l'émergence de réseaux et de partenariats tout au long des filières. Mais ici, rapprochement ne veut pas dire fusion et homogénéisation : chacun garde son identité. Et dans un marché d'agrofourniture en berne, tous cherchent à faire évoluer leur activité, selon leur propre stratégie.

DOSSIER RÉALISÉ PAR MARION COISNE ET FRÉDÉRIQUE EHRHARD

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